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Varoujean Poghosyan. ФРАНЦУЗСКИЙ ЕЖЕГОдНИК – 2010 [Annuaire d’études françaises – 2010. Les sources de l’histoire de la Révolution française et de l’époque napoléonienne]Добавить рецензию | Мои рецензииVaroujean Poghosyan. ФРАНЦУЗСКИЙ ЕЖЕГОдНИК – 2010 [Annuaire d’études françaises – 2010. Les sources de l’histoire de la Révolution française et de l’époque napoléonienne]ФРАНЦУЗСКИЙ ЕЖЕГОдНИК – 2010 [Annuaire d’études françaises – 2010. Les sources de l’histoire de la Révolution française et de l’époque napoléonienne]Varoujean Poghosyan p. 271-274 Référence(s) : ФРАНЦУЗСКИЙ ЕЖЕГОДНИК – 2010 [Annuaire d’études françaises – 2010. Les sources de l’histoire de la Révolution française et de l’époque napoléonienne], Textes réunis par Alexandre Tchoudinov, Moscou, Quadriga, 2010, 472 p. Texte intégral en libre accès disponible depuis le 31 août 2011. 1Suivant l’usage adopté dans la deuxième période de sa publication, ce nouveau numéro de l’Annuaire d’études françaises – 2010 est composé en ordre thématique, cette fois autour des études révolutionnaires et napoléoniennes et des problèmes historiographiques. La particularité de ce volume, cependant, tient au fait que l’on a accompagné les divers articles de la première partie de la publication de documents, à savoir, de nombreuses sources utilisées par les auteurs ou en relation avec les thèmes traités (notons dès à présent que les documents rédigés en français sont également publiés en traduction russe). Ainsi, les études n’y occupent que 96 des 376 pages. Les éditeurs précisent, dans la préface, que cette place faite aux documents se justifie par la diversité des interprétations en présence et le choix, dans le présent volume, de se concentrer sur la présentation des événements ad fontes (p. 5). 2La première partie comprend cinq articles accompagnés de sept appendices. Relevons d’abord qu’en suivant l’une des traditions anciennes de l’Annuaire, les éditeurs ont sollicité des contributions de collègues étrangers. C’est donc en collaboration avec V. Rjeoutski de Paris que A. Tchoudinov a rédigé un grand article sur « Les acteurs russes de la Révolution française ». Il s’agit de la révision de l’une des constatations erronées de leurs prédécesseurs français et soviétiques (L. Pingaud et d’autres) d’après laquelle Pavel Stroganov et les frères Boris et Dmitri Golitsin, éminents hommes politiques russes, se trouvant au début de la Révolution en France, ont participé à l’événement ! D’après de nombreuses sources, y compris celles des Archives d’État russes des actes anciens et du Museo del Risorgimento di Milano, les auteurs démontrent de la manière la plus convaincante que nul d’entre eux n’a pris part aux événements révolutionnaires. Au contraire, les jugements de D. Golitsin révèlent sa critique des perturbations révolutionnaires ; quant aux vues de son frère, les auteurs les étudient à travers De l’influence des événements sur la formation d’une Constitution, son œuvre inédite, rédigée en français et datée de 1790. Ils en concluent qu’il ne pouvait accepter les méthodes radicales de la Révolution française. En somme, les auteurs ne doutent pas que tous les trois seraient étonnés d’apprendre que la tradition historiographique leur attribue le statut d’« acteurs » de la Révolution (p. 45). Les trois appendices comprennent les correspondances de Pavel Stroganov et de Gilbert Romme, son gouverneur, des frères Golitsin et de M. Olivier, leur gouverneur, ainsi que le texte intégral de l’étude citée de B. Golitsin. 3Maria Tchépourina, qui s’occupe des problèmes du babouvisme, a consacré son étude à l’un des aspects de l’activité de Babeuf à l’époque thermidorienne, en traitant un sujet peu connu, celui des origines de la formation de l’idée de la dictature révolutionnaire à travers sa correspondance. Elle a analysé les lettres disponibles des correspondants de Babeuf, destinées à la publication dans son journal (y compris les inédites, conservées dans les archives moscovites, ainsi que publiées dans le Journal de la liberté de la presse). En les partageant en quatre types et en les étudiant en profondeur, elle constate la déception du Tribun du Peuple devant les capacités analytiques des masses populaires (p. 258). Ce constat primordial, comme elle l’affirme, aurait contribué à l’émergence de l’idée que la présence des leaders populaires et, par conséquent, de la dictature révolutionnaire, était nécessaire (p. 259). Dans l’appendice, trois lettres inédites des correspondants de Babeuf, trouvées dans ses archives personnelles, sont publiées. 4L’histoire de l’expédition d’Égypte, entreprise par le général Bonaparte, n’a pas été étudiée en URSS/Russie sous bien des aspects. Certes, les historiens soviétiques/russes ont abordé de temps à autre quelques aspects de cette question, mais principalement dans les biographies de Napoléon et de Talleyrand et en se référant dans son ensemble aux sources françaises. Par contre, E. Prusskaya, élève de A. Tchoudinov, a choisi pour thème l’étude de deux auteurs arabes dont les chroniques sont des sources de valeur pour l’histoire de cette l’expédition. E. Prusskaya présente ainsi une analyse critique des chroniques de Al-Jabarti et El-Turk, respectivement arabe et syrien, d’origine grecque, l’un et l’autre ayant été les témoins oculaires de l’événement et les représentants de différentes confessions religieuses. Elle discute leurs interprétations de bien des aspects de l’expédition : les causes, les particularités de la politique des Français à l’égard de la population de l’Égypte, leur conduite, etc. L’auteur souligne en particulier, d’après leurs récits, la position négative des habitants du pays envers les mœurs des Français, qui n’étaient point compatibles avec celles de la population autochtone, leur méfiance à l’égard des promesses exclusivement déclaratives des envahisseurs concernant leur soi-disant désir de leur accorder la possibilité de prendre part à la gestion du pays, etc. Toutefois, elle montre que les chroniqueurs se sont surtout intéressés aux deux insurrections contre les Français, en 1798 et en 1800 ; en outre, leurs explications des causes de celles-ci se rejoignent (respectivement, le système des impôts et la conduite perfide des Anglais après la conclusion de la convention de El-Ariche). L’auteur constate l’attitude négative des deux chroniqueurs à l’égard des actions des Français ; quant aux renseignements que leurs chroniques contiennent, elle croit que celles-ci se complètent les unes les autres. Dans l’appendice, elle a publié, en traduction russe de l’arabe, un extrait de la chronique de El-Turk dont le texte intégral a été jadis publié dans sa traduction française (Paris, 1839). 5Les deux derniers articles concernent les sources de l’histoire de la guerre de 1812. E. Vovsi des États-Unis décrit dans son article les riches fonds des Archives de la Guerre, qui sont en relation avec la campagne russe de Napoléon. On peut partager sa conclusion sur la nécessité de la publication de ces documents qui auraient sans doute augmenté la base documentaire que les historiens russes possèdent en leur donnant la possibilité de l’étude de l’histoire de la guerre de 1812 sur la base de sources beaucoup plus complètes (p. 303). Or, il n’a inséré dans l’appendice que trois documents sur la structure et le nombre de quelques-unes des divisions de la Grande Armée. 6Par contre, N. Promyslov étudie à travers les lettres des soldats français le retrait de l’armée française de Moscou à Smolensk. En utilisant de nombreux documents, surtout inédits, tirés des archives russes, il révèle bien des questions touchant à leur état d’esprit, à la vie quotidienne de l’armée française, aux dures conditions de sa situation. En même temps, l’auteur démontre la crainte des soldats de décrire dans leur correspondance familiale la dure réalité de la campagne, afin de ne pas leur causer une trop grande peine aux leurs. On ne peut, de plus, qu’être intéressé par l’affirmation de F. Granal, adjoint au chirurgien, exprimée dans sa lettre du 7 novembre 1812 : « L’armée russe a eu la fausse politique […] de donner l’exemple de l’incendie » (p. 322, 369). On sait que le problème des organisateurs de l’incendie de Moscou avait suscité beaucoup de discussions. Qu’il me soit permis de me limiter à citer le nom de V. Kholodkovski, historien soviétique, ayant irrémédiablement réfuté dès 1966 la version chimérique de la culpabilité des Français dans cette action. Ajoutons enfin, que Promyslov a publié 26 documents dans l’appendice. 7Lors de la deuxième période de la publication de l’Annuaire (de 2000 à 2009), quatre volumes sur dix ont heureusement contenu des parties historiographiques. La deuxième partie du présent volume comprend également des articles sur les historiens soviétiques et français. I. Ossinovski, spécialiste d’histoire médiévale, revient dans son entretien avec A. Mitrofanov sur les querelles ayant eu lieu dans les années 1960 1980 entre les médiévistes soviétiques, spécialistes de l’histoire des pays occidentaux. À travers les relations compliquées de S. Skazkine, B. Porchnev, A. Gourevitch et d’autres, il révèle la pression idéologique des milieux officiels sur la science historique. Il parle avec douleur de quelques-uns d’entre eux qui étaient désireux de reprocher à leurs collègues d’avoir omis la lutte des classes, même là où elle n’existait point, soit de trouver dans les études de leurs collègues des fautes méthodologiques (p. 389, 392). 8P. Ouvarov a entrepris pour la première fois l’étude de la perception de l’œuvre de E. Le Roy Ladurie en URSS et en Russie contemporaine. Il a discuté beaucoup de problèmes dont nous ne retenons ici que les plus importants : l’interprétation des différentes approches de l’historien français de la part de nos prédécesseurs soviétiques a été faite exclusivement à partir des positions de la méthodologie marxiste et, par conséquent, elle n’aurait jamais été complète ; la diversité des approches méthodologiques avancées par le leader de la troisième génération des Annales a « contribué » à la naissance de beaucoup de freins à la compréhension de son œuvre en Russie. Cela dit, ses vues essentielles ont, bon gré mal gré, laissé une influence marquante sur les approches lancées par quelques-uns des chercheurs contemporains russes (S. Néfédov, B. Mironov et d’autres, p. 407 409). 9On peut placer dans le cadre de l’étude de l’historiographie française mon article consacré à Jacques Godechot, dans lequel j’ai brossé le portrait de ce grand historien français d’origine juive d’après ma propre perception d’une œuvre majeure qui honore la science historique française. On a publié aussi mes souvenirs sur Guennadi Koutchérenko (1932 1997), spécialiste remarquable de la pensée publique française du XVIIIe-XIXe siècles. Malgré son cruel destin, conditionné par les changements ayant ébranlé son pays dans les années 1990, son œuvre a survécu ; il se trouve toujours auprès de nous grâce à ses livres. 10Parmi les nouvelles tendances apparues dans l’Annuaire, citons également la publication des comptes rendus sur les éditions russes et étrangères. Ainsi, D. Bovykine a publié un compte rendu prolixe sur le récent livre de A. Gordon La Grande Révolution française dans l’historiographie soviétique (Moscou, 2009). Il parvient à lancer nombre d’idées sur les particularités de l’historiographie soviétique. Quant à ses objections critiques, elles rejoignent nos opinions sur un point très important, à savoir que l’auteur a omis l’interprétation de la contribution de la science historique soviétique à l’historiographie mondiale de la Révolution (p. 447) (voir aussi à ce propos mon compte rendu sur ce livre dans les AHRF, 2010, no 362, p. 195). G. Kaninskaya, de son côté, a rédigé un compte rendu sur le livre de M.-P. Rey consacré au tsar russe Alexandre Ier (Paris, 2009), qu’elle a qualifié de « merveilleux » (p. 463). 11Ce volume prouve une fois de plus que les éditeurs de l’Annuaire continuent, d’une part, les traditions de leurs prédécesseurs (étude approfondie de l’époque révolutionnaire, collaboration avec les chercheurs étrangers) et, de l’autre, qu’ils sont désireux de réviser quelques-unes de leurs interprétations. • Alexandre TCHOUDINOV, Æèëüáåð Ðîìì è Ïàâåë Ñòðîãàíîâ. Èñòîðèÿ íåîáû÷íîãî ñîþçà [Gilbert Romme et Pavel Stroganov. Histoire d’une alliance extraordinaire] [Texte intégral] Paru dans Annales historiques de la Révolution française, 365 | Juillet-septembre 2011 • Andrei Tyrsenko, Эмманþэль Жозеф Сийес и французская либеральная мысль его времени [Emmanuel Joseph Sieyès et la pensée libérale française de son époque] [Texte intégral] Paru dans Annales historiques de la Révolution française, 362 | octobre-décembre 2010 • Alexandre Gordon, Великая французская революция в советской историографии [La Grande Révolution française dans l’historiographie soviétique] [Texte intégral] Paru dans Annales historiques de la Révolution française, 362 | octobre-décembre 2010 • Dmitri Bovykine, Революция окончена ? Итоги Термидора [La Révolution est-elle faite ? Le bilan de Thermidor] [Texte intégral] Paru dans Annales historiques de la Révolution française, 352 | avril-juin 2008 • Alexandre Tchoudinov, Фpанцузская революция. История и мифы [La Révolution française. Histoire et mythes] [Texte intégral] Paru dans Annales historiques de la Révolution française, 354 | octobre-décembre 2008 • Alexandre Tchoudinov (dir.), Французский ежегодник 2007 : Советская и французская историографии в зеркальном отражении. 20-е – 80-е годы ХХ в [Annuaire d’études françaises – 2007. Les historiographies soviétique et française en miroir : années 1920-1980] [Texte intégral] Paru dans Annales historiques de la Révolution française, 354 | octobre-décembre 2008 • Tous les textes... Автор: Varoujean Poghosyan Тип: Рецензия |